Maison JOSEFA, Histoire d’itinéraires

Depuis 2015, l’expérience de la Maison Josefa encourage une action collégiale avec différents acteurs socio-économiques de proximité à Bruxelles tant en matière de proposition de logement que d’accompagnement social. Le défi est de s’inscrire respectueusement dans une politique publique existante (lien avec CPAS, Actiris), tout en investissant, via un logement de qualité, des dynamiques vertueuses relatives à la co-résidence et à des services inclusifs (restauration, médecine, culture, méditation) ouverts au public…

L’intuition de la Maison Josefa, le vivre ensemble, enrichi par l’hospitalité de personnes réfugiées a donc été pensé pour s’articuler autour d’espaces partagés permettant une mixité sociale et une co-insertion de l’ensemble des utilisateurs (internes comme externes à la Maison Josefa) en favorisant entre eux la réciprocité et la solidarité.

La mixité fonctionnelle au sein de la Maison Josefa se matérialise par la conciliation entre la continuité historique des immeubles (cf. pédagogie débutée en 1952 par des Carmélites de Saint Joseph), les contraintes urbanistiques (cf. prérogatives communales et régionales inscrites dans le permis d’urbanisme relatif aux aménagements à venir) et l’innovation de Josefa (approche globale de la personne humaine et co-insertion socio-économique, vécues depuis mi-2015). Certains espaces et leurs services ont ainsi été repensés afin de s’adapter aux nouvelles fonctions et aux attentes estimées ou appréciées des besoins des bénéficiaires.

Ainsi, la dynamique Josefa est sous-tendue par l’adaptabilité et la mixité des espaces. Actuellement, l’ancienne chapelle du Carmel Saint Joseph accueille des concerts, des conférences ou des rencontres inter convictionnelles. Dans l’avenir, l’espace central de la Maison Josefa se fera espace d’accueil, de rencontres entre « passagers » de la Maison ; quant à l’espace restaurant, il favorisera, en dehors des heures spécifiques de restauration, par sa mise à disposition (réunions, conférences), les possibilités de lien social entre les résidents et les usagers des services de la Maison Josefa.

Convaincue des bénéfices socio-économiques générés, sur le long terme, par une juste gestion de nos migrations, en s’appuyant sur l’expertise présente au sein de l’équipe Josefa en termes d’asile, de migration et de gestion des « ressources humaines », la Fondation Josefa les présuppose donc sur base d’une approche globale« Tous migrants » (matérielle, psycho-intellectuelle et spirituelle), reposant sur trois piliers : esthétique, éthique et économique, qui supportent la Maison Josefa.

Cette analyse s’appuie sur l’expertise (cf. ressources humaines présentes au sein et autour de la Fondation Josefa) et sur l’expérience (acquise, entre autres, depuis mi 2015), et plus largement sur un mode coopératif entre un ensemble d’acteurs et de partenaires en présence.

Cette approche globale vise à faciliter l’émergence d’un « vivre ensemble » pacifié, éthique et durable pour le présent et pour l’avenir (en interne comme en externe de la Maison Josefa), face aux schémas d’intégration classiques qui attendent trop souvent un résultat « au plus vite » : « le migrant réfugié devrait s’être intégré avant même son arrivée dans son pays hôte ».

De fait, la Fondation Josefa tient, entre autres, à la dimension économique « oikonomos » de la Maison Josefa avec pour objectif de refléter en profondeur qu’un habitat de qualité au sein duquel la co-gestion et l’économie sont durablement et globalement pensées, va rejaillir sur la cité et son économie.

Ainsi, une vie en co-résidence autour des défis de nos migrations, libres ou contraintes, selon une échelle de participation financière différenciée entre personnes réfugiées et non réfugiées, et d’implication des contributeurs et/ou investisseurs dans le programme immobilier, doit aboutir à un renouveau en matière de paradigme socio-économique, signifiant que la migration peut être source de fécondités pour les personnes réfugiées comme pour la société hôte. A l’image d’une co-insertion réussie pour les personnes réfugiées au sein de l’économie belge et ce sur un terme efficient et durable pour les parties en présence.

Pour ce faire, l’expérience de la Maison Josefa s’appuie principalement sur une participation active de chacun des contributeurs ou bénéficiaires, résidents en particulier. Cette participation est d’ordre humain (volontariat, pro-Bono, engagement responsable), matérielle (apport en mécénat d’entreprise, par exemple) ou financier (participation financière des résidents ouvrant sur un droit d’usage personnel, investissement e/ou dons par des investisseurs ouvrant un droit immobilier). La Maison Josefa nous invite, nous migrants, parfois réfugiés : accueil et écoute de nos histoires et dévoilement de nos itinéraires, singuliers ou particuliers, au service de l’intérêt général.