Séjour à JOSEFA

Les maisons, comme les gens, ont leur odeur et leur musique propres. C’est seulement en demeurant dans une maison, qu’au fil des jours, l’occasion est donnée de les découvrir…

La Maison Josefa est toute en rythme, en escaliers, en paliers, en seuils et en portes. Sa géographie fait travailler le souffle. Je suis venue reprendre souffle pendant une semaine dans cette maison.

J’ai quitté ma chambre sur rue, pleine de jeux d’enfants, de bruits de voitures et de voisines qui s’interpellent d’une fenêtre à l’autre pour une chambre sur jardin gorgé de chants d’oiseaux. Du salon bleu à ma chambre, du jardin à la cuisine commune, la maison tisse autour de moi un abri de silence que trouent, de temps en temps, les bruits de pas dans l’escalier, une porte qui se referme, les rires d’une petite fille, le murmure d’une conversation. Je suis comme en attente.

Je suis tellement imprégnée par la vie communautaire que je partage par ailleurs, que cette brusque plongée en solitude me déconcerte le premier jour. J’écoute la vie dans la maison. Je cherche à m’accorder. Il faut du temps pour créer du lien. « Bonjour » « bonjour » : on se croise dans l’escalier, un peu intimidé… puis un thé et des petits gâteaux syriens partagés dans le jardin, trois mots échangés autour du chat, un souper entre filles des quatre coins de l’Europe qui s’ouvre au masculin et à la découverte de l’Irak, son histoire et sa culture.

Dans beaucoup de maisons, la cuisine est un lieu névralgique. La Maison Josefa n’échappe pas à cette règle. Dans la cuisine partagée, ça sent le riz et les épices. Le repas d’improvise : « J’ai des lentilles. », « Et moi une carotte et un poireau. » ; on jette tout dans la casserole, on verra bien ce que ça donne. « C’est bon ! ».

Ce court séjour au sein de la Maison Josefa fut une expérience où apprendre à vivre comme on fait la cuisine : accueillir ce qui se donne et s’en laisser transformer ; Merci à chacun pour cette semaine. A une prochaine fois… Peut-être.

Valérie