Migrant, terroriste et puis quoi encore ?

Cri du cœur, cri de douleur. Combien de temps encore les médias et nombre d’acteurs vont généreusement associer à certaines personnes le titre de « migrant », voire de « musulman » à celui de « terroriste » ?

Qui peut s’octroyer « juridiquement » ou tout simplement « humainement » l’autorité pour qualifier autrui de « migrant », voire de mettre en avant cet état de « migrant » pour définir l’identité d’un « terroriste » ?

Pour rappel, à ce jour, jusqu’à preuve du contraire, aucune définition juridique ne définit la qualité ou le statut de « migrant », contrairement au statut juridique d’une personne réfugiée.

De même, qui est habilité à juger de la foi d’autrui ou de sa conviction religieuse ? Sur quel autel laïciste (dont les coreligionnaires revendiquent la liberté d’expression) est-il autorisé d’immoler autrui du fait de son appartenance dite confessionnelle ?

Dans les deux cas précités, ceux ou celles qui affublent un terroriste ou un criminel de la qualification de « migrant » ou de « musulman » se sont sans doute questionnés sur la manière dont ils aimeraient que d’autres parlent d’eux-mêmes. Espérons-le.

Il apparait de plus en plus troublant de constater, et pas seulement au gré des algorithmes associés aux « moteurs de recherche », que, sans distance ou recul, chacun (personne physique ou, plus gravement, personne dite « morale ») peut affubler autrui de la « personnalité » de ceci ou de cela.

Dans le cas présent, arrêtons-nous un instant sur les dommages collatéraux que provoquent une telle association « migrant-terroriste, voire musulman-terroriste ». Qui apprécierait de se voir désigné comme membre d’un groupe dont, par ailleurs, il est dit que certains sont « terroristes » ?

Plus que jamais, au nom de la raison, au nom de la dignité humaine et tout simplement au nom de la justice, résistons à ce que certains d’entre nous mélangent en toute confusion et en totale absence de séparation : « Migrant, terroriste… ». Et puis quoi encore ?