Aller plus loin que l'accueil

Ayant eu l'opportunité de vivre et de travailler dans différents pays au Moyen-Orient, en Afrique et en Europe, je suis toujours resté attentif aux situations humaines et sociales…

C'est ce qui m'a motivé à entrer en contact et à collaborer avec la Fondation Josefa, après que des amis m'aient parlé de ce projet dans lequel ils étaient eux-mêmes engagés.

D'après ce que j'ai appris et ce que je peux partager avec les personnes demandeuses d'asile ou réfugiées en Belgique, le projet de la Fondation peut être une réelle opportunité pour certaines d'entre elles de participer activement à une démarche dynamique d'insertion.

Cette insertion se fait notamment par la participation et l'implication de chacun dans la vie de la Maison et du Projet Josefa.

Quand une personne fait sa demande d'asile en Belgique, elle a le droit d'être hébergée dans un centre désigné par Fedasil, et peut bénéficier de certaines aides ou soutiens. Commence alors une période d'attente de quelques semaines à plusieurs mois, entrecoupée de rendez-vous et d'entretiens avec les administrations en charge des demandes d'asile. Quand la personne est reconnue comme pouvant bénéficier du statut de personne réfugiée ou de la protection subsidiaire, elle est dans l'obligation de quitter le centre d'accueil dans les deux mois. Même si son séjour en centre d'accueil a pu présenter des difficultés et surtout un long temps d'attente dominé par l'incertitude, le fait de quitter le centre représente une nouvelle épreuve. En Belgique, toute une série de droits (et d'obligations) sont liés à l'adresse du domicile. La recherche d'un domicile devient donc primordiale.

La possibilité pour certaines personnes réfugiées de rejoindre le Projet et la Maison Josefa, même pour une durée limitée, leur permettra de franchir l'étape importante de la première domiciliation en Belgique, puisqu'elles pourront se faire domicilier à la Maison et entamer leurs premières démarches administratives.

Mais le Projet Josefa présente plus qu'une domiciliation : un projet d'insertion participative dans une société très différente de celle qu'elles ont connue.

Très souvent, la personne réfugiée cherchera également à augmenter ses revenus par un travail. Il est important que ce soit un travail déclaré, avec ses droits et obligations. Autrement, la personne réfugiée entrera dans le circuit du travail "au noir" qui certes lui procurera des revenus, mais la mènera dans une impasse certaine, puisqu'il met non seulement le travailleur à la merci de son employeur, mais il lui est très difficile d'évoluer et de sortir de ce circuit. Pour la personne réfugiée qui n'a pas une connaissance minimale des langues de notre pays, ce circuit "au noir" est souvent la seule possibilité de travail qu'elle ait. La connaissance d'une langue nationale, principalement, permet d’accéder à un travail, une formation, ou des compétences qui pourront être utilisées quand la personne réfugiée rentrera dans son pays d'origine.

Domicile, travail, langues, études sont des éléments d'une insertion dans un nouveau pays. Le Projet Josefa et sa Maison étant des espaces d'action, de rencontre et de dialogue pour tous, ils offrent à la fois une opportunité, un lieu et un temps à la personne réfugiée pour "souffler" et établir les liens entre ces éléments. La personne réfugiée peut mieux y appréhender comment fonctionne sa nouvelle société d'accueil, et quels sont les enjeux et les opportunités pour elle.

Les activités artistiques et culturelles mises en œuvre par le Projet et de la Maison ouvrent d'autres horizons aux personnes réfugiées. Ces activités sont souvent ignorées dans les trajets habituels d'intégration, au profit d'autres perçues comme étant plus pratiques. Or l'art, la culture, le social font partie intégrante de toute société.

Par tous ces aspects, le Projet Josefa est plus qu'un accueil à durée limitée, il est la possibilité de redevenir acteur de sa vie, malgré le fait d'avoir été contraint de quitter son pays.

Rend