En matière d’appréciation des flux migratoires, les catégories couramment usitées sont assurément appelées à être revisitées. Ainsi, lorsqu’une personne, soumise à une migration (forcée), est accueillie par une société hôte, elle ne peut bien évidemment pas simplement « se laisser » intégrée dans un système préétabli de marqueurs identitaires, sociologiques et/ou convictionnels…
Pour autant, par-delà le respect dû à l’unicité de chacun, il est tout aussi délicat de « catégoriser » à outrance que de privilégier un cadre « universaliste ». De plus, aujourd’hui, les technologies ou les médias influencent fortement les individualités, les particularités, au cœur même de leur migration, libre ou forcée, et déplacent ainsi les frontières identitaires.
Ainsi, aujourd'hui plus qu'hier, le vivre ensemble ne peut se contenter d’une référence à et d’une reconnaissance de nos appartenances et de nos différences singulières ou particulières ; il doit en fait se laisser toucher, bousculer par le jeu inter-relationnel qu’animent les migrations réelles ou virtuelles, libres ou forcées.
Dès lors, qu'offre l’actualité de nos migrations, entre autres contraintes ? Sans doute, a minima, de questionner une dialectique migratoire qui ne peut se soustraire, au fil du temps, à un renouveau au sein des relations humaines. Les relations enrichies par nos migrations sont à vivre, à construire, en regard de chacun en son unicité et assurément au bénéfice de tous : l’homme passe l’homme !