Diagnostic d’intégration et politique

Nos politiques, experts en vie publique, s’interrogent sur le profil qu’un migrant, demandeur d’asile, réfugié, doit présenter en termes de potentialité d’intégration, éthique et durable.

Certes des compétences professionnelles, certes des « critères sociologiques », certes un itinéraire citoyen entendu comme positif dans le pays d’origine, peuvent présupposer une potentialité en matière d’intégration.

Mais, la transformation opérée au cours de la migration forcée peut avoir des effets multiples dont certains peuvent être fort bénéfiques dans le champ de la personne réfugiée.

Pour autant, est-il juste, et possible, d’établir un diagnostic en capacité ?

Est-il convenable de catégoriser les capacités humaines ? Et notamment de quelle manière apprécier, mesurer, par un diagnostic, la force convictionnelle, spirituelle, qui anime la personne humaine ? Enrichie ou abîmée par sa migration forcée ?

Dès lors, face à l’utile et positive opportunité d’accompagner chacun dans son itinéraire socio-économique, y compris les personnes réfugiées, ne doit-on pas demeurer vigilant pour éviter un formalisme excessif (en matière d’exigence d’intégration) au risque d’un « eugénisme social » qui, à moyen terme, pourrait tendre à modifier le regard de l’homme sur l’homme, le rendant bien inconséquent à sa propre condition humaine.

En sorte que les voix de la migration, relatives à une recherche d’intégration, invitent sans nul doute à un diagnostic politique préalable à un diagnostic d’intégration.