Josefa, tel un bourgeon, s'ouvre et s'éclot au gré des rayons de lumière qu'elle reçoit, apportant teintes et éclats aux futurs pétales qui orneront la fleur. En son coeur, elle s’offre à celles qui souhaitent s'y ressourcer, celles qui ne sont que de passage. Bourdonnement estompé, instant posé où retentissent vibrations des ailes en mouvement.

Josefa, un espace-temps propice aux cheminements, où le sentier ne dévoile pas sa destination, mais où la navigation se dessine en fonction des vents qui viennent s'engouffrer dans ses voiles. Josefa s'invente, accueillant les empreintes des pas de celles et ceux qui s'y aventurent, à la rencontre d'eux-mêmes et des autres, s’interrogeant face à leur propre et unique migration.

Josefa, lieu d'expérimentation collective où la synergie opère en faveur d'une proposition commune : la construction d’un vivre ensemble, édifié à travers un projet d’habitat solidaire, où parcours singuliers se croisent et se rencontrent, faisant naître productions culturelles, propositions architecturales et innovations sociales.

Josefa c’est avant tout une réflexion sur notre condition humaine, dans le respect de chaque migration, de chaque être migrant, soit dans le respect de toutes et tous, de tout être humain, tous en migration, subie pour certains, choisie pour d’autres, mais bel et bien vécue par nous tous, de manière holistique. Le terme migration retrouve son essence et sa beauté car extirpé de son cloisonnement spatio-temporel et de sa déclinaison nominative : « les migrants ». Nul chemin ne mène en effet à cette nature migrante, c’est notre souffle qui la célèbre et qui la révèle.

Josefa, pour ma part, fut une expérience signifiante et significative, un temps de résidence où le regard, bousculé, perçoit de nouveaux reflets. Ceux-ci génèrent des réflexions novatrices quant aux paysages d’aujourd’hui et quant à tous ceux qui pourraient advenir, à travers des propositions nécessaires et réalisables pour demain.

Laureen