Europe migrante

A l’heure où se « fête » la Journée Mondiale des réfugiés, ce 20 juin 2017, rendant ainsi hommage à celles et ceux d’entre nous qui ont connu ou connaissent l’exil, la migration forcée, vers l’Europe, en particulier, se poursuivent inexorablement, en Europe, des débats politiques, médiatiques sur la question migratoire…

Mais, osons nous poser la question de l’économie qui sous-tend ces discussions, aussi légitimes soient-elles. En effet, ne pourrions-nous pas dire que des « réfugiés », « nous » en aurons toujours en Europe ? Car, l’exil auquel certains d’entre nous sont contraints n’est-il pas la conséquence de ce que d’autres d’entre nous ont entrepris ? En quelque sorte, la migration forcée des uns serait la conséquence de la libre migration des autres.

Pour rappel, ou mémoire, migration guerrière, conquérante, migration pacifique, hospitalière, le vase communicant des migrations demeure bien en place : une économie de conquête nationaliste chasserait une économie pacifiste et réciproquement. Mais, où se trouverait alors le juste milieu, en l’occurrence, pour l’Europe ?

Ici, à Bruxelles, Josefa invite à déborder ces intentionnalités si « conquérantes » ou si « généreuses » des uns à l’égard des autres, en se plaçant, non pas en tant qu’acteur institutionnel voulant gérer des « besoins expansionnistes » ou des « crises humanitaires », mais en tant que personne ou nation directement ou potentiellement affectée par le risque vécu ou potentiel d’une migration forcée.

Du coup, personne, nation ou Europe, en deviennent agissantes non plus au nom du service d’un « intérêt » (ou d’une dette) politique, économique, ou philanthropique, mais au sens où « je suis migrant car nous sommes tous migrants, et où nous sommes tous migrants car je suis migrant ».

Europe, migrante, n’oublie pas ton passé guerroyeur, source d’exils, afin de mieux préparer ton futur, source de voyages pacifiés et d’hospitalités sans bornes.