Migration ou Exil. Que penser ?

Qui suis-je, pour oser parler, penser, objecter…, en matière de « migration » et d’« exil » ? Certes, je peux tenter de regarder, scruter ma propre « migration », mais au-delà est-ce encore possible ?

En effet, comment dire la migration d’un autre, exilé, étranger, déplacé, à lui-même, à toi-même, à sa terre, à ta famille ?

Accepterais-je qu’un autre, toi, s’immisce, même pour de belles raisons, d’empathie…, dans ma propre migration, voire mon exil ? Au nom de quoi, de quel service, politique, social, religieux… ?

La plupart du temps, ma propre migration m’échappe, surtout quand elle est contrainte ; alors de quel « droit » autrui voudrait-il s’en emparer, en faire « économie », étude, cas, nombre ?

Certes, nos migrations inter-agissent, s’en-visagent, se dévisagent, mais toujours singulièrement, de regard à regard, et pas au-delà.

Je ne fais pas nombre, pas plus que toi, et ma migration me reste personnelle, même au sein d’un groupe de « migrants ».

« Tous migrants », ensemble, au nom de nos migrations, singulières, parfois particulières, mais toujours personnellement « humaine ».

En matière de migration, rien n’est jamais trop humain. Alors, que penser ? A chacun, en sa migration ou en son exil, de décider, librement ou non, de penser !

Gilbert