Maison JOSEFA

Si l’être humain vit de sa migration, et si, encore trop souvent, il est en exil, son existence prend cependant, généralement, appui sur un espace de référence, sur un pivot qui se fait origine, ou étape, sur une « maison » qui est source et qui donne parfois une orientation, parfois le sens…

De maisons éphémères en maison d’éternité, migrants, nous sommes, migrants nous devenons, à la recherche d’un devenir : « Quitte ton pays… ». Se reconnaître ainsi en migration, parfois libre, trop souvent contrainte, est la condition pour reconnaître autrui en sa propre migration, une autre migration en soi.

Et, de fait, dans cette voie, au cœur de ces migrations, au croisement des routes, des temps, il peut être bon de vivre une hospitalité. A Bruxelles, la Maison Josefa cherche, depuis 2012, à inventer ce défi d’humanité qu’est la rencontre en hospitalité, fruit de nos migrations.

En quelque sorte, Josefa est un espace qui nous invite, en respect de chaque liberté, à percevoir que nos migrations sont uniques et potentiellement complémentaires. Pèlerins, nous avons quitté le sein maternel, quitté notre maison familiale, pour un ailleurs, pour une terre étrangère, pour une maison voulue promise à la paix.

Sur cette carte des migrations humaines, la Maison Josefa, sans fausses naïvetés, apparait comme une possible étape où la forme d’hospitalité de l’un peut se laisser rejoindre par l’hospitalité de l’autre, selon un enjeu d’enrichissement mutuel au risque de laisser un peu de soi, au passage.

Josefa se dévoile comme un espace où se déposer, s’écouter, pour un advenir enrichi au-delà de nos itinérances, souvent a priori dépourvues de sens, mais sensées en acquérir un malgré tout, sinon pour le présent, du moins, potentiellement, pour les générations futures.

Franchir le seuil de la Maison Josefa, c’est en quelque sorte, librement, oser prendre le risque de laisser « mourir » un peu de soi.

Quitter sa maison pour mieux y revenir, s’y arrêter, s’y laisser transformer au fil de nos migrations entrevues, entrecroisées. La Maison Josefa en deviendrait en quelque sorte un espace à possibles… Ecoute… Quitte ton pays…