Migration et conversion

Les personnes réfugiées de notre société si riche, si privilégiée, si sûre d’elle, si fière de son sens de l’hospitalité ne sont-ils pas voie de conversion partagée ?

Les personnes réfugiées ne sont-ils pas les messagers de nos temps post-modernes, les nouveaux prophètes qui crient dans le désert ? Qui invitent à changer d’attitudes ?

L’important n’est-il pas de nous laisser toucher par la venue de celles et de ceux qui demain pourraient nous accueillir ou accueillir nos enfants, en fuite de notre société, abîmée, en faillite ?

A moins qu’à faire le choix de notre « hospitalité », de notre « solidarité », nous en venions à vouloir assumer leurs attentes, leurs espoirs.

Notre regard sur la migration serait alors transformé en un acte libre, celui de nous laisser toucher, de ne pas juger trop vite : en nous libérant du besoin de juger ces « étrangers », ces « réfugiés » nous réduirions notre peur d’être un jour jugés ! Nous n’avons pas à montrer « notre supériorité », mais à nous reconnaître tout simplement semblables.