JOSEFA et Poustinia

Poustinia, ou désert en russe, et Philokalia, amour de la beauté en grec. Penser, conjuguer et vivre les deux ensembles. Il semble difficile de ne pas voir l’un sans l’autre. Solitude et Beauté... 

Loin du penchant narcissique, du bien-être égocentrique, loin aussi de l’illusion ou de la présomption de « la belle âme » selon Hegel, ces deux ensembles sont plutôt invitation au pèlerinage intérieur.

Pèlerinage (ou migration ?) vers la Beauté. Cheminement pas toujours facile de l’antique ascèse qui me purifie de mes penchants mauvais, dont l’illusion sur moi-même, comme la vanité et l’orgueil, principalement.

Poustinia, signifie vaquer, au sens étymologique de se rendre vide et vacant, afin de vivre la Philokalia. La Poustinia peut se comprendre comme un lieu qui permet à celui qui le souhaite un temps de retrait, comme un lieu de détachement du tourbillonnement des sollicitations incessantes et du tumulte des sollicitations extérieures de notre monde environnant et actuel.

Au-delà des apparences, au-delà de la porte, un lieu en retrait des contingences quotidiennes.

Un désert. Non pas en dehors de la ville, loin des hommes, Mais un désert au cœur de cette ville que j’essaye d’habiter, en l’occurrence à la Maison Josefa.

Un lieu sobre, dépouillé même, mais accueillant, invitant l’homme à ce pèlerinage intérieur vers l’essentiel, invitant l’homme à découvrir son intériorité, son cœur.

Un lieu pour se donner le temps, pour assainir le cœur, pour le purifier, pour le pacifier, pour le recréer afin de se recréer. Tâche redoutable.

Un lieu où tout invite à faire ce travail sur soi-même pour s’ouvrir à cette Beauté si ancienne et si nouvelle, pour s’ouvrir à l’Autre et aux autres en vérité et rendre présente cette Beauté.