Espace de méditation JOSEFA

Dans sa forme, le lieu de méditation est un espace carré en plan et presque cubique en volume. L’espace est situé en proximité de l’entrée de la Maison Josefa... 

Cette pièce possède deux fenêtres en façade sur rue orientées au sud-ouest ce qui procure une lumière abondante à partir du début de l’après-midi. Son narthex en possède une sur la même façade. Les vitres sont transparentes.

La pièce est séparée de l’espace culturel de la Maison Josefa par un couloir, percé dans les deux directions par des ouvertures verticales en vitrage opalin.

Les murs et le plafond de cette pièce cubique peints en blanc et son sol uni gris clair confèrent à cette pièce un caractère dépouillé, zen, serein.

Les fenêtres à rue ont gardé leur forme originale. Les ouvertures donnant sur le couloir intérieur ont été composées suivant un tracé régulateur s’inspirant du rectangle d’or. Cette structure géométrique se veut à peine perceptible par le méditant ou par le passant. Elle est uniquement là pour créer une harmonie et un équilibre entre les pleins et les vides.

La section d’or, le nombre d’or. 1. Au début, nous avons un simple carré. 2. A partir du milieu de l’un des côtés du carré, un arc de cercle. La forme résultant de cette opération est un rectangle d’or. 3. Le petit rectangle est également un rectangle d’or. 4. Si l’on rajoute un carré au rectangle d’or, nous retrouvons un nouveau rectangle d’or et ainsi de suite, jusqu’à l’infini.

Si l’on relie tous les arcs de cercle des carrés se rajoutant les uns aux autres, nous obtenons ce que l’on appelle la spirale du nombre d’or, omniprésente dans la nature. En mathématique, 1.6180339887… Le nombre d’or, aussi appelé φ ou divine proportion, est un nombre dit « irrationnel », c’est-à-dire qu’il possède une suite infinie de décimales sans répétition d’une suite périodique, comme le nombre π.

Au-delà du mystère qu’elle suscite, cette proportion symbolise la croissance, l’harmonie, la beauté de toute création.

Cet espace se veut être une caisse de résonnance de l’âme de celles et ceux qui choisiront d’y méditer. Sa forme géométrique simple et son absence de décor permettent à l’orant d’y méditer en toute simplicité.

Travail sur la lumière dans l’espace de méditation. Les deux fenêtres de ce lieu et celle du narthex apportent une lumière naturelle appréciable mais la transparence des vitrages offre deux défis. L’intimité nécessaire à la pratique de la prière ou de la méditation est troublée par les vues que peuvent avoir les passants ou les occupants des immeubles voisins. Par ailleurs, l’esprit de celui qui médite pourrait être distrait, voire même perturbé, par les mouvements extérieurs.

Le voilage des trois fenêtres proposé veut préserver l’intimité des personnes qui méditent tout en permettant à la lumière de pénétrer, de couper la vue vers l’extérieur tout en préservant la nature dépouillée et minimaliste du lieu.

Des bandes translucides de polyester sont suspendues à l’intérieur des baies des fenêtres. Ce matériau est imprimé et constitue en outre un support adéquat à la peinture, au pastel, à l’encre… Les fenêtres sont donc habillées par des voiles de polyester traités suivant le principe d’une technique mixte alliant impression et traitement de couleur soulignant le tracé.

Dans une série d’esquisses et d’œuvres récentes que l’artiste Pierre Sohie avait antérieurement réalisées, le thème du carré et le développement d’une trame basée sur la géométrie du carré sont omniprésents.

Ce thème parfaitement en harmonie avec la forme originelle de l’espace de méditation et avec la composition géométrique qui a structuré sa transformation constitue la trame du traitement des voiles des fenêtres. Le dessin géométrique est rehaussé par des touches de couleur appliquées. Pour autant, la volonté est de garder l’ensemble aussi sobre que possible pour préserver la neutralité des motifs et la sérénité du lieu.  

Travail sur le mur du couloir et ses ouvertures vitrées. Comme expliqué plus haut, le mur a été percé d’ouvertures suivant une composition basée sur le rectangle d’or. Sans avoir les clés de lecture de cette composition, elle est difficilement perceptible par le public. Néanmoins, les proportions entre pleins et vides sont harmonieuses. L’aménagement de ce mur a visé à traiter les parties pleines du mur et à laisser les vitres, actuellement déjà translucides, telles quelles. Les parties pleines sont peintes dans des tons à peine différents l’un de l’autre et suivant le tracé régulateur. Chaque rectangle ou carré a une teinte légèrement différente afin que le mur dévoile le tracé régulateur mais de façon extrêmement discrète. Les couleurs sont de la même gamme que celle des voiles des fenêtres en façade. Du côté du couloir, par opposition, des lignes peintes sur le mur reprennent le tracé régulateur. Le code est en quelque sorte dissimulé à la personne occupée à méditer mais est visible en passant dans le couloir. Le traitement des lignes est estompé, irrégulier et d’une teinte comparable à celles des lignes des voiles des fenêtres.

Labyrinthe au sol. La symbolique du labyrinthe présente dans de nombreux lieux sacrés a toute sa place dans l’espace de méditation. En revanche, les dimensions réduites de cette pièce ne permettent pas de parcourir le labyrinthe en marchant. Le voyage au centre de ce labyrinthe n’est possible que par le regard. Bien que la spirale du nombre d’or ne constitue pas un labyrinthe en tant que tel, l’idée d’une progression, d’un voyage vers l’origine du Tout s’y retrouve. La spirale est peinte à même le sol et marque le centre de la pièce. Également basée sur le nombre d’or et le carré, elle est le trait d’union entre les voiles des vitres et le mur du couloir. Deux traitements de cette spirale ont été proposés. L’un consiste à dessiner le trait de la spirale plus dense au centre et allant en s’estompant vers l’extérieur, jusqu’à disparaitre. L’autre consiste à peindre la masse de surface située entre les boucles de la spirale, cette masse s’estompant au fur et à mesure qu’elle s’éloigne du centre.

Eclairage. Le plafond de l’espace de méditation est doublé par une partie suspendue constituée de panneaux acoustiques.

Ce doublage ne touche pas les murs ce qui forme une gorge alimentée en courant électrique où est placée une source lumineuse continue et indirecte. La lumière ainsi diffusée sur le pourtour du plafond lèche les murs en procurant un éclairage d’ambiance discret. La source lumineuse est procurée par un ruban de leds continu invisible depuis le sol.

Une autre source de courant aboutit au centre du plafond dans le but de créer un point focal sur le centre de la pièce, au-dessus de la spirale. La lumière y est beaucoup plus intense et concentrée. La source lumineuse est procurée là par un luminaire suspendu constitué d’une portion de globe diffusant la lumière plus largement.

Bienvenue à nous tous pour méditer ou entrer en notre exil.